La candidate Rose Wardini a décidé lundi de se retirer de la course. Ce, après qu’elle a été placée sous contrôle judiciaire pour avoir déposé, au greffe du Conseil constitutionnel, une déclaration sur l’honneur inexacte parce que détenant toujours la nationalité française.
Face à la presse, la candidate de « Sénégal nouveau » dit avoir pris cette décision pour faciliter la tenue de cette élection dans la paix et la sérénité, préférant ne pas donner plus de détails sur la question de sa double nationalité.
Malgré ce retrait, le processus électoral va continuer avec 19 candidats. C’est du moins ce qui est prévu dans l’article 34 de la Constitution du Sénégal, qui précise que le Conseil devra modifier la liste définitive de candidats retenus.
Dans sa décision rendue publique jeudi, le Conseil constitutionnel a également annulé le décret que le chef de l’Etat avait signé pour abroger celui qu’il avait déjà pris pour convoquer le corps électoral, le 25 février.
En prenant cette décision, le 3 février, le président Macky Sall a invoqué des soupçons de corruption concernant des magistrats parmi ceux qui ont procédé à l’examen des 93 dossiers de candidature et jugé recevables 20 d’entre eux.
S’adressant à la nation, le chef de l’État a souhaité l’organisation d’‘’un dialogue national ouvert, afin de réunir les conditions d’une élection libre, transparente et inclusive dans un Sénégal apaisé’’.
La suspension de facto du processus électoral à la veille de l’ouverture officielle de la campagne électorale est à l’origine d’une crise politique dans le pays sur fond de heurts entre manifestants opposés au report du scrutin et forces de l’ordre.
Trois personnes ont perdu la vie dans ces violences à Dakar, Saint-Louis et Ziguinchor.
Un nombre important de militants et d’activistes détenus depuis plusieurs mois pour divers chefs d’accusation en lien avec des activités politiques ont bénéficié à partir de jeudi d’une liberté provisoire.
Ils ont été remis en liberté sur initiative du procureur qui avait requis leur placement sous mandat de dépôt, a expliqué l’avocat de 25 d’entre eux, Me Moussa Sarr.
Cette vague de libérations est survenu après que le chef de l’Etat a fait part lors du Conseil des ministres du 8 février de sa décision d’engager les voies et moyens de mettre en œuvre un processus pragmatique d’apaisement et de réconciliation dans le but de préserver et consolider la stabilité du pays.
Macky Sall avait alors demandé à la Garde des Sceaux, ministre de la Justice de prendre les dispositions nécessaires pour matérialiser sa volonté de pacifier l’espace public dans la perspective du dialogue national et de l’organisation de la prochaine élection présidentielle, selon le communiqué de ce Conseil des ministres.
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